Les Ballon-Bombes

Les ballon-bombes du projet Fugo...

Le projet Fugo est une campagne de bombardement des côtes nord-américaines lancée par le Japon durant la Seconde Guerre mondiale.

Des ballons sans équipage, nommés fusen bakudan (littéralement « ballon-bombes »), ont été lâchés depuis des plages de Honshu. Ils étaient faits de papier de mûrier et de colle à base de konnyaku. Les ballons mesuraient 10 mètres de diamètre et contenaient 540 m3 d’hydrogène.

Ils devaient transporter une nacelle, quatre bombes incendiaires, une bombe anti-personnel, 36 sacs de sables comme lest et tout l’équipement de contrôle, soit au total 454 kg.

Les ingénieurs inclurent un système de contrôle de l’altitude par altimètre. Ce dernier commandait un mécanisme de relâche des sacs de sable, attachés à une roue en aluminium, si le ballon descendait trop bas. Si le ballon montait au-dessus de 11,6 km d’altitude ou que la pression interne menaçait de faire exploser le ballon, une valve s’ouvrait et laissait un peu d’hydrogène s’échapper du ballon.

Il y avait juste assez de lest et d’hydrogène pour un cycle nuit/jour de trois jours, la durée de la traversée prévue. Le mécanisme électrique qui relâchait les sacs de sable, en allumant une petite quantité de poudre à canon, était alors utilisé une dernière fois pour allumer une mèche de 19  mètres au centre de la nacelle. Après avoir pris 84 minutes à brûler, la mèche faisait exploser une petite charge près du ballon, ce qui le faisait éclater.

Pour atteindre leur cible à plus de 10 000 km de distance et y lâcher des bombes incendiaires et explosives, ils dérivaient dans les forts courants d'altitude, appelé courant-jets. Ces derniers avaient été découverts dans les années 1920 par Oishi Wasaburo.

De novembre 1944 à avril 1945, sur 9 300 ballons lâchés par les Japonais, moins de 500 toucheront les USA et la plupart sans exploser.

Quelques ballons provoquèrent des incendies de forêt rapidement éteints.

Le 10 mars 1945, un des derniers ballons s’écrasa près du laboratoire national de Hanford dans l’État de Washington, un des sites reliés au projet Manhattan. Ceci causa une panne sur la ligne électrique alimentant le système de refroidissement du réacteur nucléaire mais l’alimentation d’urgence évita le pire.

Dès le début de 1945, le public commença à avoir des soupçons alors que des ballons furent rapportés par plusieurs personnes et que des explosions furent entendues. Les autorités demandèrent aux médias de ne pas faire écho à ces incidents pour deux raisons : on voulait laisser l'ennemi dans l'ignorance quant aux résultats afin qu'il abandonne, croyant que la campagne n'avait aucun effet, et on ne voulait pas créer de panique dans la population. Les journaux et postes de radio acquiescèrent à cette demande et ne rapportèrent plus d’incidents liés aux ballons.

Cette censure ne fut levée que lorsque six personnes furent tuées, en Mai 1945, à la suite de l'explosion d'un des ballons récupéré. Les autorités jugèrent qu’il était plus important d’alerter la population que de garder le secret.
À ce moment, deux des trois usines de production d’hydrogène du Japon avaient été détruites par les bombardements américains, ce qui handicapait sérieusement la campagne de lancement.

Après la guerre, des ballons furent retrouvés de temps à autre : huit à la fin des années 1940, trois durant les années 1950 et deux durant les années 1960. En 1978, le support de sacs de lest, des mèches du mécanisme de relâche et des baromètres furent trouvés près de Agness en Oregon et sont exposés au musée d’histoire de Coos County.

Le dernier ballon en état de marche fut découvert en Amérique du Nord en 1955, ses bombes encore armées après 10 ans de corrosion.

sources : wikipedia et autres