Les vitraux de Chartres

Ou comment Chartres se prépare à la guerre...

La cathédrale de Chartres s’enorgueillit de ses 2 600 m² de verrières. Ces vitraux furent déposés et protégés pendant la seconde guerre mondiale.

Au cours des deux guerres, les verrières ont toutes été descendues et déposées. Pour vous donner une idée, sur les verrières occidentales, un simple panneau carré fait plus d’un mètre carré. Vous comprendrez le tour de force et l'exploit par cette simple donnée.

Il a fallu moins de deux semaines pour descendre l'intégralité des verrières, les numéroter et les mettre dans des caisses. Ce travail titanesque a eu lieu entre le 25 août et le 4 septembre 1939. Tout avait déjà été programmé et préparé en amont. Les caisses avaient été réalisées avec un isolant et du liège.

Un chiffre qui donne à réfléchir : les vitraux de la cathédrale, ce sont plus de 900 caisses et tous les vitraux sont numérotés.

Dans un premier temps, les vitraux furent conservés dans la crypte (au niveau de l'actuel baptistère, côté sud). Ensuite, les troupes allemandes se rapprochant de Chartres, il fut décidé du transport des caisses direction le Périgord, à 20 km de Brantôme. Cette région étant truffée de grottes et de galeries, le lieu semblait idéal pour cacher les précieuses caisses. Ce sont les carrières souterraines du château de Fongrenon, près du village de Cercles (en Dordogne) qui furent choisies.

Seules 539 caisses purent quitter Chartres depuis la gare de Berchères-les-Pierres (où se situe la carrière d’où viennent les pierres de la cathédrale). Les autres restèrent dans la crypte. C'est Jean Moulin, alors préfet de Chartres qui organisa le transport. Un gardiennage assurait leur sécurité sur place dès leur arrivée.

Il fallut attendre octobre 1948 pour les voir de nouveau pour notre plus grand plaisir. Le dernier morceau de vitrail qui fut remis en place est l’Annonciation du Portail Royal (vitrail du 12e siècle)

Merci à Nico.P (de Shaef.fr) pour cette petite histoire insolite de vitraux que je ne connaissais pas.

en bonus....

Le colonel Griffith le sauveur de la cathédrale.

Le 16 août 1944, après une réunion d'officiers alliés pendant laquelle il a été question de bombarder la cathédrale de Chartres, le colonel Griffith annonce à son secrétaire qu'il se rend à Chartres pour une « mission personnelle » sans lui donner plus de détails.
Le colonel Griffith se rend donc à Chartres pour vérifier si les Allemands tiennent réellement la cathédrale. Il trouve plusieurs soldats qui tirent vers l'édifice, sans que les tirs ne soient rendus. Il monte dans les tours, et découvre qu'il n'y a personne. Il fait sonner les cloches et déploie le drapeau américain, puis fait annuler l'ordre de destruction.

Il tombe malheureusement deux heures plus tard, sous les balles d'une patrouille allemande restée à Lèves. Son corps est protégé par des Lévois, et sera enterré avec les honneurs militaires, avant d'être transféré au cimetière américain de Saint-James, en Bretagne.

 

sources : shaef.fr, www.chartres-tourisme.com, www.lechorepublicain.fr